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Couverture de Collectissim Magazine numéro 4
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Couverture de Collectissim Magazine, un magazine joaillerie consacré à l'histoire de la joaillerie, aux bijoux rares et au savoir-faire. Une ressource précieuse pour les collectionneurs et passionnés de bijoux anciens et rares.
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Bolin : L’histoire fascinante d’un joaillier impérial

L’histoire de la Maison Bolin remonte à la fin du XVIIIe siècle. Joaillier officiel des grandes cours européennes, notamment celle de Russie, elle s’est imposée par son raffinement et son savoir-faire exceptionnel. Ses créations, symboles d’élégance et de maîtrise technique, ont marqué l’histoire de la haute joaillerie. Retour sur l’histoire de cette maison prestigieuse, dont les chefs-d’œuvre continuent d’émerveiller collectionneurs et passionnés d’art.

Les origines de la Maison Bolin

La Maison Bolin trouve ses origines dans l’atelier Römpler, fondé par Andreas Römpler, surnommé le “Maître des Diamants” qui travaillait à Saint-Pétersbourg. À la mort de ce dernier en 1829, son gendre Gottlieb Ernst Jahn reprend la direction de l’entreprise dont le nom devient Römpler & Jahn. En 1833, Carl Edvard Bolin, un joaillier suédois originaire de Stockholm, s’installe à Saint-Pétersbourg et commence à travailler aux côtés de Jahn. L’année suivante, il épouse Ernestine, la fille du défunt Römpler, et prend la tête de l’entreprise après la mort de son beau-frère. Il rebaptise alors la maison sous son propre nom, “Bolin”, et s’associe avec son frère Henrik Conrad. 

Tableau représentant Saint-Pétersbourg au milieu du XIXe siècle
Tableau représentant Saint-Pétersbourg au milieu du XIXe siècle

En 1839, Carl Edvard Bolin reçoit le prestigieux titre de Joaillier de la Cour impériale, qu’il conservera jusqu’à sa disparition en 1864. Grâce à son succès grandissant, la maison Bolin ouvre une boutique à Moscou en 1852, dirigée par Henrik Conrad en partenariat avec l’Anglais James Stuart Shanks. Toutefois, après la mort de Henrik Conrad, Shanks quitte l’entreprise pour fonder sa propre maison de joaillerie.

Bolin et la cour impériale russe

Au XIXe siècle, Bolin s’impose comme un acteur incontournable de la joaillerie impériale. Ses créations, alliant élégance et innovation, séduisent la famille Romanov. L’atelier réalise des diadèmes, des colliers et des broches somptueuses, portés lors des grands événements de la cour. Bolin rivalise avec Fabergé, autre joaillier de renom, en produisant des pièces uniques et luxueuses.

Carl Edvard Bolin joaillier officiel des grandes cours européennes
Carl Edvard Bolin

Quelques créations emblématiques

Tout au long de son histoire, la maison Bolin s’est illustrée avec la réalisation de pièces d’exception, commandées par les plus grandes cours européennes et notamment les Romanov qui possédaient des diadèmes exceptionnels dont je parle dans cet article.

Le diadème "Vladimir"

En 1843, la maison Bolin reçoit une commande prestigieuse pour la réalisation d’un diadème d’exception. Des recherches récentes ont révélé que cette pièce fut offerte au grand-duc Alexandre Nikolaïevitch, futur empereur Alexandre II. En septembre de la même année, la grande-duchesse Maria Alexandrovna donne naissance à un fils, Nicolas. Ce somptueux diadème est transmis en 1880 au grand-duc Vladimir Alexandrovitch, troisième fils d’Alexandre II. 

The Vladimir Tiara by Bolin
Le diadème "Vladimir" réalisé par Bolin

Son épouse, la grande-duchesse Maria Pavlovna, le porte fréquemment, contribuant ainsi à sa renommée sous le nom de « Vladimir Tiara ». Ce bijou, chef-d’œuvre du savoir-faire joaillier de Bolin, devient l’un des diadèmes les plus emblématiques de l’histoire des joyaux impériaux russes.

Diadème en perles et diamants

Ce diadème impressionnant était orné de 113 perles et de dizaines de diamants de tailles variées. Il a été réalisé aux alentours de 1830 par le joaillier Gottlieb Ernst Jahn qui venait de reprendre la suite de Andreas Roempler pour Alexandra Feodorovna. Aucune trace ne subsiste de cette pièce majeure suite à sa vente en 1922. Il a été très probablement démonté.

Un diadème réalisé par Bolin
Un diadème réalisé par Bolin porté par Alexandra Feodorovna

Diadème diamants et émeraudes par Bolin

Ce somptueux diadème, créé vers 1900 par la prestigieuse maison Bolin, est un véritable chef-d’œuvre. Sertie de diamants et d’émeraudes colombiennes, cette pièce incarne le raffinement des bijoux impériaux de l’époque. Son design met en avant des motifs de nœuds, très prisés au début du XXe siècle, ajoutant une touche d’élégance intemporelle. En 1925, il figurait parmi les joyaux inventoriés et photographiés par les autorités soviétiques. Malheureusement, l’emplacement actuel de ce diadème demeure inconnu.

Alexandra Feodorovna porte le diadème émeraude réalisé par Bolin
Alexandra Feodorovna porte le diadème réalisé par Bolin

Le diadème "Beauté de Russie"

L’un des diadèmes les plus célèbres ayant appartenu aux Romanov est une création datant de 1841, réalisée par le joaillier Carl Bolin pour Alexandra Feodorovna (1798-1860), épouse de l’empereur Nicolas Ier de Russie. Ce diadème, une véritable œuvre d’art, était composé de 928 diamants et de 25 perles en gouttes. Après la Révolution russe, le joyau fut vendu par les Bolcheviks et commença un long périple à travers les mains de différents propriétaires. En 1927, il fut mis aux enchères chez Christie’s et acquis par la maison Holmes and Co. Quelques années plus tard, en 1930, le 9e duc de Marlborough, Charles Spencer-Churchill, l’acheta pour la somme de 3 500 £ et l’offrit à son épouse Gladys Spencer-Churchill, née Deacon.

Le diadème "Beauté de Russie" réalisé par Bolin
Le diadème "Beauté de Russie" réalisé par Bolin

Le diadème réapparut ensuite en 1978, lorsqu’un bijoutier londonien anonyme l’acheta lors d’une nouvelle vente aux enchères. Dans les années 1980, il passa entre les mains d’Imelda Marcos, épouse de l’ancien président philippin Ferdinand Marcos. En 1986, après la chute du régime Marcos, le diadème fut confisqué par la Banque centrale des Philippines. Aujourd’hui, l’original reste introuvable, mais une réplique a été réalisée en 1987 par des joailliers soviétiques pour le Fonds des Diamants de Russie.

L’essor de Bolin en Europe et l’installation en Suède

En 1913, la maison Bolin ouvrit une succursale en Allemagne, à Bad Homburg vor der Höhe, une station thermale prisée par l’aristocratie européenne, notamment russe. Ce nouvel établissement bénéficia rapidement d’un succès prometteur. Cependant, le déclenchement de la Première Guerre mondiale en juillet 1914 bouleversa la situation. Wilhelm Bolin, conscient des enjeux, parvint à transférer son stock depuis l’Allemagne vers Stockholm, préservant ainsi une partie précieuse de ses collections. Ne pouvant retourner en Russie, Wilhelm Bolin ouvrit un atelier à Stockholm, où il lança la production d’objets en argent et de bijoux. Malgré la guerre et la Révolution russe, il maintint le lien avec ses artisans en poste à Moscou, assurant la continuité du savoir-faire de la maison Bolin malgré les turbulences de l’époque. Grâce à son talent et à la renommée de la maison, il obtint le prestigieux titre de Joaillier de la Cour du roi de Suède Gustave V. Aujourd’hui, la maison Bolin continue d’exister à Stockholm et sert toujours la monarchie suédoise, travaillant pour l’actuel roi Carl XVI Gustaf de Suède.

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