Elizabeth Taylor, symbole du glamour et de l’élégance, nourrissait une passion profonde pour les bijoux, une caractéristique partagée par de nombreuses personnalités. Cependant, sa collection se distinguait par sa qualité exceptionnelle. Chaque pièce, loin d’être simplement ostentatoire, était soigneusement choisie, témoignant d’une réflexion personnelle et d’un goût raffiné.
Elizabeth Taylor : Une vie de glamour, d’amour et de bijoux
Elizabeth Taylor, née le 27 février 1932 à Hampstead, Londres, est l’une des figures les plus emblématiques d’Hollywood, dont l’héritage dépasse largement les frontières du cinéma. Dès son plus jeune âge, elle se distingue par sa beauté exceptionnelle et son talent d’actrice, signant son premier rôle à l’écran à l’âge de neuf ans. Sa carrière décolle véritablement avec des films comme National Velvet (1944) et Little Women (1949), où elle impose son charisme et devient une star mondiale.
En 1950 Elizabeth Taylor épouse son premier mari, Conrad « Nicky » Hilton Jr, héritier de la chaîne d’hôtels Hilton.Cependant, le mariage est un échec et s’achève au bout de neuf mois. C’est lors de la première de L’Héritière qu’Elizabeth Taylor rencontre Montgomery Clift, un autre acteur avec qui elle noue une relation amicale privilégiée. En 1951, ils tournent ensemble dans Une place au soleil, un film emblématique réalisé par George Stevens pour la Paramount Pictures.
Dans Ivanhoé (1952), elle incarne Rebecca, une jeune femme séquestrée et menacée de viol par Bois-Guilbert, joué par George Sanders. Ce film, réalisé par Richard Thorpe, s’inspire du roman de Sir Walter Scott et s’impose comme un grand film d’aventure médiévale. La performance de Taylor éclipse le couple vedette formé par Robert Taylor et Joan Fontaine. C’est également à cette époque qu’elle rencontre l’acteur Michael Wilding à Londres. Ils se marient en 1952 et ont ensemble deux enfants : Michael Howard Wilding (né en 1953) et Christopher Edward Wilding (né en 1955).
Dans les années qui suivent, elle collabore avec de grands réalisateurs. Elle tourne sous la direction de Stanley Donen dans Une vedette disparaît (1951), où elle a une aventure avec lui, ainsi qu’avec Charles Vidor dans Rhapsodie (1954), aux côtés de Vittorio Gassman. Elle remplace Vivien Leigh au pied levé pour La Piste des éléphants (1954), un film de William Dieterle, avant de tourner avec Curtis Bernhardt dans Le Beau Brummel aux côtés de Stewart Granger et Peter Ustinov. Elle fait aussi une brève liaison avec Richard Brooks, le réalisateur de La Dernière Fois que j’ai vu Paris (1954).
Sa carrière prend un tournant avec Géant (1956), une œuvre monumentale de George Stevens, dans laquelle elle joue aux côtés de James Dean et Rock Hudson. Bien que le film, une fresque texane épique, soit controversé, il devient l’un des plus grands succès de la Warner. C’est également à cette époque qu’elle se rapproche du chanteur Eddie Fisher, le meilleur ami de son mari Mike Todd, et qu’elle entame une liaison avec lui. Après la mort tragique de Mike Todd dans un accident d’avion en 1958, Elizabeth Taylor et Eddie Fisher se marient, mais leur relation suscite une intense médiatisation, notamment en raison du divorce de Fisher avec Debbie Reynolds. Elle poursuit sa carrière avec des rôles marquants dans Soudain l’été dernier (1959) et Cléopâtre (1963), ce dernier étant l’un des films les plus coûteux de l’époque. Sa romance avec Richard Burton, son partenaire dans Cléopâtre, devient un sujet de fascination médiatique. Les deux acteurs se marient en 1964 après des mois de scandales, mais leurs huit films ensemble (dont Qui a peur de Virginia Woolf ? en 1966) renforcent leur image de couple tumultueux mais talentueux.
Dans les années 1970, Elizabeth Taylor continue de briller au cinéma, malgré des critiques parfois sévères pour ses films tardifs. Elle tourne dans des productions telles que Las Vegas (1972) et Une belle tigresse (1973), avant d’apparaître dans des œuvres télévisées comme Hôpital central et Dynastie dans les années 1980. Ces apparitions renforcent son statut d’icône de la culture populaire, bien que sa carrière cinématographique soit en déclin.
Dans les années 1990, après son mariage avec Larry Fortensky, elle prend progressivement sa retraite. Son dernier rôle au cinéma sera en 1994, dans La Famille Pierrafeu (1994), et elle annonce en 2003 la fin de sa carrière. Elizabeth Taylor décède en 2011, à l’âge de 79 ans, des suites d’une insuffisance cardiaque. Elle est inhumée à Glendale, en Californie, au Forest Lawn Memorial Park.
Elizabeth Taylor et l'art de collectionner les bijoux
Les bijoux d’Elizabeth Taylor ne se contentaient pas d’être des accessoires : ils étaient des symboles de son époque, incarnant le luxe, la passion et une élégance intemporelle. Connue pour son goût raffiné, l’actrice choisissait chaque pièce avec soin, chaque bijou devenant un miroir de sa vie tumultueuse, marquée par ses amours passionnés et sa carrière légendaire. Ces trésors ne racontaient pas seulement l’histoire de son style, mais aussi celle de ses émotions et de ses expériences, transformant ses bijoux en véritables témoins de son parcours unique.
Dans cette impressionnante collection, des pièces emblématiques devenues indissociables de la célèbre actrice à l’image de la perle Peregrina, offerte par son mari Richard Burton ou encore son iconique bague de fiançailles sertie d’un diamant de 33 carats. Mais la collection inclut également des pièces beaucoup plus discrètes et choisies avec soin qui témoignent de l’intérêt d’Elizabeth Taylor pour la Joaillerie.
Le collier serti de la perle Peregrina
Dans le golfe de Panama, au XVIe siècle, un esclave découvre un petit coquillage abritant une perle exceptionnelle. Cette trouvaille, d’une rare beauté et d’un poids de 50,56 carats, est si précieuse qu’elle lui permet de racheter sa liberté. Ainsi commence le fascinant voyage de La Peregrina, la perle la plus remarquable de son époque, qui gagne rapidement l’Europe, attirant les convoitises pour sa taille et son éclat incomparables.
En 1582, Philippe II d’Espagne en fait l’acquisition. Fasciné par sa splendeur, il la fait sertir sur une broche ornée de diamants, un bijou porté par plusieurs reines consorts espagnoles, certaines immortalisées dans les portraits de Vélasquez. Lorsque Napoléon Ier envahit l’Espagne en 1808, La Peregrina passe entre les mains de Joseph Bonaparte, puis de Charles Louis Bonaparte, futur Napoléon III, qui la vend en 1848 au duc d’Abercorn.
En 1969, Richard Burton acquiert La Peregrina lors d’une vente aux enchères pour 37 000 dollars. Il l’offre à Elizabeth Taylor pour la Saint-Valentin, une surprise marquée par un épisode cocasse : la perle finit brièvement dans la gueule du chien de l’actrice, qui l’avait prise pour un jouet. Heureusement, comme Elizabeth Taylor le raconte dans son livre My Love Affair with Jewelry, la perle est retrouvée intacte.
Pour la sécuriser et sublimer son histoire, Taylor demande à Cartier de monter La Peregrina sur un collier somptueux alliant perles, rubis et diamants, inspiré d’un portrait historique de Marie Tudor. Ce chef-d’œuvre devient l’une des pièces emblématiques de la légendaire collection de bijoux de l’actrice.
The Mike Todd Tiara
Le diadème en or et platine serti de diamants offert par Mike Todd à Elizabeth Taylor est l’un des bijoux les plus emblématiques de sa collection. Ce somptueux diadème conçu à la fin du XIXe a été offert par le producteur en 1957, peu avant leur mariage. Taylor l’a souvent porté lors d’événements prestigieux, affirmant qu’elle se sentait véritablement comme une princesse avec ce bijou. Ce diadème, aux lignes élégantes et serti de diamants étincelants, incarne à la fois le glamour hollywoodien et l’amour passionné de Todd pour l’actrice.
Le diamant Taylor-Burton
Parmi les trésors légendaires d’Elizabeth Taylor, le diamant Taylor-Burton occupe une place particulière. Ce joyau exceptionnel de 69,42 carats, taillé par Harry Winston, symbolisait l’amour flamboyant entre l’actrice et Richard Burton. Offert en 1969, ce diamant en forme de poire devint rapidement l’un des plus célèbres de l’histoire, porté lors de galas et de soirées prestigieuses. Après leur séparation, Taylor vendit cette pièce iconique, utilisant les fonds pour soutenir des œuvres caritatives, confirmant ainsi son engagement aussi profond que son amour des pierres précieuses.
Le diamant Krupp/Elizabeth Taylor
L’actrice allemande Vera Krupp fut la première propriétaire célèbre de ce diamant, reçu sous forme de bague de son époux, un industriel fortuné. Après son décès en 1967, la pierre de 33,19 carats fut mise aux enchères chez Parke-Bernetà New York. Le 16 mai 1968, Richard Burton acquit le diamant pour 305 000 $, un record à l’époque, après une bataille d’enchères contre Harry Winston. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agissait pas d’une bague de fiançailles, mais d’un simple cadeau offert à Elizabeth Taylor à bord d’un yacht sur la Tamise.
Ensemble de bijoux sertis d'émeraudes par Bulgari
La parure en émeraudes et diamants de Bulgari appartenant à Elizabeth Taylor fut un cadeau de Richard Burton durant le tournage de Cléopâtre en Italie. Composée d’une paire de boucles d’oreilles (vers 1960) avec des émeraudes en poire rehaussées de diamants ronds et poires, elle inclut aussi un collier emblématique (1962) orné de seize émeraudes rectangulaires entourées de diamants. Un pendentif-broche détachable (1958) complète l’ensemble, accompagné d’un bracelet assorti (1963) et d’une bague sertie d’une émeraude rectangulaire, le tout monté sur platine.
Bague rubis par Van Cleef & Arpels
La célèbre bague en rubis d’Elizabeth Taylor, offerte par Richard Burton pour Noël en 1968, symbolise leur amour passionné. Ce bijou, créé par Van Cleef & Arpels, est serti d’un rubis exceptionnel entouré de diamants éclatants. Burton avait promis à Taylor de lui offrir “un vrai rubis”, et ce cadeau somptueux a tenu cette promesse. L’actrice a porté cette bague avec fierté, considérant ce geste comme l’un des plus sincères de leur relation.
