« Les diamants sont éternels » De Beers ne s’en est peut-être pas rendu compte à l’époque, mais ce slogan publicitaire a complètement révolutionné le monde du diamant.
Symbole d’éternité et de force, ces pierres précieuses, empreintes d’histoire et de légendes, ont captivé l’imagination de millions de personnes à travers les époques. Aujourd’hui encore le diamant reste une pierre de choix dans les créations joaillières.
Le Régent
Le Regent est un diamant facetté de forme coussin rectangulaire presque incolore, à peine teinté de bleu-vert et pesant près de 140 carats.
Cette pierre fut découverte en 1698 dans les mines de Golconde, en Inde, elle pesait à l’origine 426 carats. Elle suscita immédiatement l’intérêt de Thomas Pitt, gouverneur anglais de Madras qui en fit l’acquisition.
Le diamant fut taillé en Angleterre pendant deux ans par le joaillier londonien Harris pour son poid actuel. Il sera ensuite revendu au régent Philippe d’Orléans en 1717.
Le Régent surpassait en beauté et en poids tous les diamants jusqu’alors connus en Occident.
Après la Régence, ce joyau est demeuré l’une des pièces les plus précieuses des biens de la Couronne et a servi de parure à toutes les têtes couronnées.
Le Régent fut porté pour la première fois par Louis 14 lors de la réception de l’ambassade de Turquie en 1721. Il fut ensuite provisoirement serti sur la couronne du sacre de Louis 15 le 25 octobre 1722. Pour le sacre de Louis 16 le 11 juin 1775, on réalisa une nouvelle couronne semblable à celle de Louis 15 et ornée du Régent en face frontale.
Volé en 1792 puis retrouvé en 1793 caché dans une charpente, il fut mis plusieurs fois en gage par le Directoire puis le Consulat avant d’être définitivement récupéré par Napoléon Bonaparte en 1801. Il fut alors utilisé pour embellir l’épée du Premier consul réalisée par les orfèvres Odiot, Boutet et Nitot.
Suivant les changements de régime, il fut serti sur les couronnes de Louis XVIII, Charles X et Napoléon III puis sur le diadème grec de l’impératrice Eugénie.
En 1887 il échappe de justesse à la vente des diamants de la couronne de France organisée par la République.
De nos jours, il est exposé dans la galerie d’Apollon au musée du Louvre et est encore considéré comme le plus beau diamant du monde par sa pureté et la qualité de sa taille.
Le Sancy
Le Sancy est un diamant en forme de poire asymétrique, facetté sur ses deux côtés et pesant près de 55 carats. Le gemme est presque incolore mais d’un jaune-verdâtre très pâle sur son pourtour.
On sait très peu de choses sur l’origine de ce diamant hormis le fait qu’il ait été extrait en Inde et qu’il devait peser près de 100 carats. On retrouve sa trace à Bruges en 1476 où la pierre fut taillée pour Charles le téméraire. À la suite de batailles la pierre fut perdue puis réapparait au Portugal parmi les joyaux de la couronne portugaise.
Le roi du Portugal Manuel Premier mis le diamant en gage auprès de Nicolas Harlay de Sancy qui décida ensuite de l’acheter et qui s’occupa vraisemblablement de lui donner son apparence actuelle. Suite à des difficultés financières le Duc de Sancy se résout à vendre le diamant au roi d’Angleterre et restera là bas jusqu’à l’exil de Jacques II qui se réfugie en France auprès du Cardinal Mazarin qui le récupèrera et le lèguera à sa mort à Louis XIV.
Durant la Révolution Française, le diamant Sancy est subtilisé lors du sac de l’hôtel du Garde-Meuble. On le retrouve finalement en Russie puis il est vendu à un prince indien qui le conserve un an.
Il refait une brève apparition en France à l’occasion de l’exposition de Paris de 1867, et disparaît ensuite pendant près de quarante ans. Son dernier acquéreur, la famille Astor, le conserve durant 72 ans et le cède enfin au Musée du Louvre en 1978, pour une somme de 1 million de francs. Depuis, le diamant a rejoint la galerie Apollon où il est exposé.
Le Hope
C’est l’un des diamants les plus célèbre au monde de par sa beauté mais aussi à cause de sa réputation de diamant maudit. Le diamant Hope est un coussin bleu de 45,52 carats.
Le diamant a été rapporté en France par Jean Baptiste Tavernier qui le vend à Louis XIV. On à longtemps supposé qu’il ai été volé dans un temple indien mais des archives mogholes rapportent la découverte du diamant et sa mise en vente au marché des diamants de Golconde.
Louis XIV fait tailler la pierre qui passe de 112 à 67 carats et nomme le diamant Bleu de France.
De récentes découvertes ont permis d’apprendre que le Bleu de France était présenté sur un bâton d’or émaillé avec le diamant en guise de pommeau. Par transparence l’émail faisait apparaître un soleil au centre d’un ciel bleu.
En septembre 1792 le diamant disparaît lors du vol des joyaux de la couronne de France et se retrouve en Angleterre où il est retaillé pour masquer sa provenance. On perd sa trace jusqu’en 1812.
En 1824 la pierre est vendue à Thomas Hope un riche banquier londonien qui donnera son nom à la pierre. Thomas Hope décedera en 1831. Le diamant restera dans la famille pendant plusieurs années jusqu’à 1902 où il est vendu pour 250.000 dollars à un banquier américain après la faillite de la famille Hope.
Il est racheté en 1910 par Cartier qui le fait monter en pendentif conscient de la réputation du diamant et le vend à une riche cliente à un prix relativement peu élevé. Elle le gardera jusqu’à sa mort en 1947 après avoir vu la mort de ses deux enfants et son mari partir à l’asile.
Le diamant passe ensuite chez Harry Winston dans l’impossibilité de le vendre qui préfère alors en fait don au Smithonian Institute de Washington en 1958 où il est actuellement visible et admiré par près de 6 millions de visiteurs chaque année juste derrière la Joconde.
Le Cullinan
C’est le plus gros diamant brut jamais découvert avec un poid de près de 3106 carats.
Il est découvert le 26 janvier 1905 dans la mine Premier située près de Pretoria en Afrique du Sud et porte le nom du propriétaire de la mine, Thomas Cullinan.
Le gouvernement du Transvaal, acheta le brut pour 750 000 $. En 1907, le gouvernement du Transvaal décida de l’offrir au roi Édouard 7 du Royaume-Uni pour son 66e anniversaire et pour le remercier de lui avoir accordé l’indépendance. Son envoi à Londres en 1907 est assez inattendu. Un leurre fut mis en place : un navire avec un convoi fortement armé alors que le diamant était tout simplement envoyé par la poste en paquet ordinaire. En 1908, le roi Édouard 7 envoya la pierre à Amsterdam pour la faire tailler par le diamantaire Joseph Assher.
Après avoir longuement étudié le diamant et avoir fait des essais pendant quelques mois sur des répliques, il commença la taille le 10 février 1908 : il réussi à cliver le diamant en trois parties : les deux plus gros morceaux donnèrent le Cullinan 1 et Cullinan 2.
Le troisième morceau fut fractionné en neuf énormes pierres principales et 96 brillants.
Plus grosse pierre extraite du brut de 3106 carats, le Cullinan I ou Great Star of Africa pèse 530 carats, il est de taille poire et possède 74 facettes. Sa taille a nécessité près de huit mois de travail.
Il a été monté sur le Sovereign Sceptre with Cross il peut également s’associer avec le Cullinan 2 pour former une imposante broche.
Deuxième plus grosse pierre issue du Cullinan, le Lesser Star of Africa pèse 317 carats, d’une qualité exceptionnelle il est de taille coussin avec 66 facettes. Il a été monté sur l’Imperial State Crown, qui fait également partie du trésor britannique, en dessous du rubis du Prince Noir.
Le Cullinan 3 et le Cullinan 4 sont portés tout deux en broche. Le premier, de taille poire pèse 94 carats et le second de taille coussin pèse 63 carats. La broche est portée a de nombreuses reprises par la Reine Elizabeth II lors de cérémonies officielles.
Le Cullinan 5 quant à lui a été taillé en coeur et pèse 18 carats. Il a été monté en broche et a souvent été porté par la Reine Mary, grand-mère d’Elizabeth II. Cette dernière l’a portée a de nombreuses reprises notamment pour les 99 ans du Prince Philipp.
Le Cullinan 6 est un diamant taille marquise de 11 carats qui fut offert par la Reine Alexandra à sa fille, la Reine Mary. Il orne un collier célèbre, le Delhi Durbar en diamants et émeraudes.
Le Cullinan 7 et le Cullinan 8 respectivement 8 et 6 carats forment une jolie broche qui a été offerte par la Reine Mary à sa petite fille Elizabeth II en 1953.
Le Cullinan 9 est un diamant poire de 4,4 carats monté sur une splendide bague en platine.
Pierres exceptionnelles : Le Cullinan
Le Koh-I-Noor
L’origine exacte du Koh-i Nor est inconnue. Il pourrait provenir de l’ancienne mine indienne de Golconde.
Cependant, la première mention du diamant se trouve dans le Babur Nama, la chronique de la vie de Bâbur, qui le signale en possession du râja de Mâlvâ en Inde. Il passe ensuite dans les mains des empereurs moghols en 1526. Il est alors monté sur le trône du Paon. Il ne prend cependant son nom actuel en 1739 que lorsqu’il passe aux mains de Nader Shah de Perse après le pillage de Delhi.
C’est lui qui, subjugué par sa beauté, l’aurait alors décrit comme étant un “Koh-i-Nore”, ce qui signifie “montagne de lumière”. Poétique métaphore qui devint rapidement le surnom dudit diamant. Le diamant serait ensuite tombé entre les mains des rois d’Afghanistan, pour finir dans celles des Maharadjahs sikhs du Pendjab. Son dernier héritier fut Dhulip Singh, qui n’avait que 5 ans lorsqu’il reçut la pierre tant convoitée.
Les Britanniques la lui confisque en 1849 lorsqu’ils s’emparent de son État et de tous ses biens.
Le diamant est présenté, le 3 juillet 1850, à la reine Victoria, il est taillé en 1852, passant de 186 à sa masse actuelle de 105 carats pour améliorer sa brillance. En 1936, la pierre est installée sur la couronne de la nouvelle reine Elizabeth, l’épouse du roi George 6.
Depuis 1937, le diamant Koh-i-Nore se trouve sur la couronne de platine de la reine Élizabeth. Couronne qu’elle portait donc lors du couronnement de George 6. La dernière apparition publique de la couronne de platine date de 2002, à l’occasion des funérailles de la Reine Mère.
Plusieurs demandes de restitutions ont déjà été lancées par l’Inde et le Pakistan. La première demande du gouvernement indien date ainsi de 1947, car la pierre symboliserait depuis l’indépendance du pays face à la domination britannique. Puis, en 1976, le Premier ministre pakistanais a, à son tour, fait une demande de restitution. Tout comme l’Iran et l’Afghanistan.
Le Dresden Green
Le diamant Vert de Dresde est un diamant coloré naturel surprenant qui reflète une ombre verte et pèse 40 carats. C’est le plus gros diamant naturellement vert qu’on ait jamais trouvé.
On sait peut de choses sur ses origines mais le diamant proviendrait des mines de diamants de Golconde. Il arrive à Londres en 1726 via un négociant de diamants où il sera taillé pour être présenté au roi George qui ne témoigna aucun intérêt pour la pierre.
Il se retrouve donc entre les mains du roi de Pologne et fut inséré vers 1768 à la bordure d’un chapeau. Le 25 novembre 2019 des voleurs se sont introduits dans la « Voûte Verte » du musée de Dresde en dérobant trois parures de diamants et de rubis d’une valeur inestimable, datant du 18e siècle. Heureusement, la pièce la plus précieuse du musée n’est pas tombée entre les mains des cambrioleurs. La nuit du vol, elle était à quelques milliers de kilomètres de là, au Metropolitan Museum of Art de New York
Il est aujourd’hui toujours visible au musée de Dresde.
Oppenheimer Blue
Le diamant bleu Oppenheimer Blue est un diamant de 14 carats qui est devenu diamant le plus cher jamais vendu aux enchères le 18 mai 2016. Il est le plus gros diamant classé en couleur fancy vivid blue par le GIA.
Peu de détails ont été donnés sur sa découverte, sinon qu’il est issu de la célèbre Mine Premier en Afrique du Sud. La pierre brute devait alors peser entre 30 et 35 carats.
Il est vendu par Christie’s à Genève le 18 mai 2016 pour 57 millions de francs suisses battant ainsi le précédent record pour un diamant bleu, le Blue Moon Josephine.
Blue Moon
Le Blue Moon est un diamant bleu de 12 carats qui a été découvert en Afrique du Sud en janvier 2014 et qui a été vendu lors d’une vente aux enchères de Sotheby’s à Genève en novembre 2015 au prix de 48 millions de dollars en établissant un record pour le prix le plus élevé jamais atteint par carat et a faisant le diamant le plus cher au monde.
Le diamant a été acheté par un milliardaire de Hong Kong, qui l’a nommé “Blue Moon of Joséphine” en l’honneur de sa fille de sept ans.
La veille de la vente du “Blue Moon”, le milliardaire avait également acheté un diamant rose de 16 carats lors d’une vente aux enchères de Christie’s pour 28 millions de dollars et avait renommé le diamant “Sweet Josephine”.
Pink Star
Le Pink Star est un diamant pesant 59 carats classé en couleur Fancy Vivid Pink par le GIA.
Il a été découvert par De Beers en 1999 en Afrique du Sud et pesait 132 carats à l’état brut.
Il a été mis aux enchères chez Sotheby’s à Genève le 13 novembre 2013. Le prix de vente était de 68 millions de francs suisses un record du monde pour une pierre précieuse. L’acheteur new-yorkais fera cependant défaut.
En 2017 il a été remis à le vente à Hong Kong et vendu pour près de 71 millions de dollars établissant cette fois ci officiellement le record de prix le plus élevé pour un diamant aux enchères.
Lesedi La Rona
Le Lesedi La Rona est, à sa découverte, avec 1 109 carats, le troisième plus gros diamant brut. Il a été découvert en 2015 au Botswana.
La taille du brut a permis l’obtention d’un diamant principal de 302 carats de couleur D.
Une vente aux enchères chez Sotheby’s à Londres échoue en juin 2016, faute d’avoir atteint le prix de réserve de 70 millions de dollars. Il est finalement acheté en septembre 2017 par le joaillier britannique Graff, pour 53 millions de dollars.
Selon Graff, ce diamant est le plus grand diamant de la plus haute pureté et de la couleur la plus blanche qui n’ait jamais été certifié par le GIA.
Le Allnatt
Le diamant Allnatt est l’un des diamants Fancy Vivid Yellow les plus importants au monde, célèbre pour sa couleur jaune dorée richement saturée et sa taille enchanteresse il a été monté en broche par Cartier en 1952.
Le diamant Allnatt a très probablement été extrait par la mine sud-africaine De Beers Millennium. Bien que sa date exacte de découverte ne soit pas enregistrée, la taille du diamant laisse penser qu’il a été taillé à la fin du 19ème ou au début du 20ème siècle.
Le diamant porte le nom de son premier propriétaire, le major Alfred Ernest Allnatt, un sportif britannique renommé, propriétaire de chevaux de course, philanthrope, collectionneur et mécène. Ce dernier en fait l’acquisition au début des années 1950, le diamant pesait encore 102 carats, puis il décide de le faire monter en broche par Cartier.
L’Allnatt forme le centre d’une délicate fleur composée de pétales ajourés de diamants taille brillant et ornés de diamants baguette. Le diamant a été proposé pour la dernière fois aux enchères à Genève en mai 1996 où il a obtenu le résultat exceptionnel de 3 millions de dollars. À l’époque, le diamant pesait 102 carats et a été classé Fancy Intense Yellow par le GIA. Par la suite, la pierre a été soigneusement repolie à ses 101 carats actuels. Il a été proposé aux enchères en mai 2024 à Genève mais a été retiré juste avant le début de la vente.
Le Tiffany Diamond
En 1877, un diamant jaune brut de 287 carats est extrait des mines de Kimberley en Afrique du Sud. Charles Lewis Tiffany, fondateur de la maison du même nom en fait l’acquisition et lui donne le surnom de « Roi des diamants ».
C’est à Paris que la pierre est taillée pour obtenir un diamant de taille coussin de 128 carats dotée de 82 facettes.
Couvée par le joaillier américain, la pierre ne fut portée que 2 fois en 143 ans !
Sa première permission de sortie lui est accordée en 1961 pour une séance photo.
Ce n’est qu’en 2019 que le diamant est à nouveau porté. Lors de la cérémonie des Oscars, Lady Gaga créé la surprise en affichant le Tiffany Diamond