René Lalique : le maître joaillier de l’Art nouveau

René Lalique (1860-1945) est une figure emblématique de l’Art nouveau, reconnu pour avoir révolutionné la joaillerie en intégrant innovation artistique et matériaux audacieux dans ses créations. À une époque où la haute joaillerie se concentrait principalement sur l’éclat des pierres précieuses, Lalique s’est distingué en donnant la priorité à la forme, au symbolisme et à l’esthétique.

René Lalique

René Lalique est né à Ay, en Champagne, le 6 avril 1860. Il passe son enfance dans la région, où il découvre sa passion pour la nature et les insectes. En effet, il passait de nombreuses heures à observer les insectes et les plantes dans la campagne environnante, ce qui a développé chez lui un goût pour les formes organiques et la beauté naturelle.

En 1872, à l’âge de 12 ans, il part à Paris pour étudier l’art, encouragé par son oncle qui était bijoutier. Il est alors placé en apprentissage chez le bijoutier Louis Aucoc, où il commence à apprendre les techniques de la bijouterie. En 1878, Lalique entre à l’Ecole des Arts Décoratifs, où il étudie sous la direction de Jules Dalou et de Léon Bonnat. Il travaille ensuite en tant que dessinateur et attire rapidement l’attention en travaillant pour des maisons prestigieuses telles que Boucheron et Fouquet, Hamelin ou encore Vever. À son propos, Georges Fouquet, alors extrêmement réputé, déclare même « Je ne connaissais pas actuellement de dessinateur en bijou, enfin, en voici un ! ».

En 1885, Lalique ouvre sa propre entreprise de bijouterie à Paris malgré les mises en garde de son entourage dont Vuilleret qui ne voit en lui qu’un simple dessinateur qui s’essoufflera au bout de quelques mois.

©A La Vieille Russie

Il y développe son style personnel et innove en intégrant le verre, bien sûr, son matériau de prédilection mais aussi le cuir, la corne, l’émail, la nacre. Fait intéressant notamment : René préfère mettre en valeur des pierres semi-précieuses plutôt que des pierres précieuses. Ses bijoux sont souvent inspirés par la nature, avec des motifs tels que des papillons, des libellules, des serpents ou des fleurs.

©Musée Lalique

Ayant passé son enfance et grandi dans un environnement naturel, et grâce à sa grande curiosité et sa créativité, René a très tôt et très vite développé un amour pour le Beau et la Nature. C’est donc avec une grande évidence qu’il reproduit et esquisse ce qui l’émerveille autour de lui. La représentation de végétation, de papillons, de cygnes, les détails des mouvements d’ailes des oiseaux ou des insectes… Il commence à exposer ses premières oeuvres, originales et innovantes, dès 1894.

Il expose au Salon des Artistes Françaisde 1897 et de 1898. C’est à cette occasion que le célèbre verrier Art nouveau Emile Gallé le découvre. Celui-ci jouit alors déjà d’une très grande notoriété en France. Il ne tarie pas d’éloges au sujet de René, et ne cesse de parler des oeuvres incroyables qu’il a eu la chance de découvrir au Salon.

René Lalique, participe à ensuite à l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. Son stand connaît un véritable succès. Et c’est rapidement que les plus grandes personnalités passent commande auprès de lui à l’image de Sarah Bernhardt, Arconati-Visconti, la comtesse de Béarn, ou encore le financier multi-milliardaire Calouste Gulbenkian. 

Passionné par le travail du verre il installe dès 1890 un “cabinet d’expérimentation” au sein de sa boutique dans lequel il s’exerce et expérimente. Il conçoit notamment des flacons de parfum d’un extrême raffinement et collaborera avec le parfumeur François Coty sur le flacon d’Ambre Antique.

Sentant l’essoufflement du succès de ses bijoux et la fin du mouvement Art Nouveau Lalique décide de se diversifier. Il tire notamment parti des nombreuses possibilités offertes par le verre et s’adapte au nouveau style en vogue : l’Art déco. Il conçoit par exemple des bouchons de radiateurs ou des vases. Le succès est au rendez vous et Lalique fait construire une usine en Alsace à Wingen-sur-Moder en 1921.

Cette dernière lui permettra de lancer l’industrialisation de ses créations devenues des objets usuels comme les lampes ou les vases. En dehors de son activité de verrier René propose également ses services en tant que décorateur d’intérieur. En 1929 il décore les voitures restaurants du Côte d’Azur Pullman Express.

René Lalique décède en 1945 et sera enterré au cimetière du Père-Lachaise après une existence rythmée par la création et par l’innovation en se renouvelant sans cesse pour rester au gout du jour. Tombés dans l’oubli pendant une longue période les bijoux signés Lalique impressionnent toujours par leur grande complexité et leur raffinement. Ils prennent place dans de nombreux musées et collections privées à travers le monde permettant de faire vivre le génie créatif de René Lalique.

Le génie de René Lalique à l’honneur à la Macklowe Gallery

"Rechercher la beauté est un objectif plus louable que d'afficher le luxe."

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