Le 13 novembre 2024, Sotheby’s organisera une vente prestigieuse mettant en avant des trésors d’une provenance exceptionnelle. Parmi les pièces phares, un rare collier du XVIIIe siècle ayant appartenu aux marquis d’Anglesey. La vente inclura aussi une collection impressionnante assemblée par le tsar Ferdinand de Bulgarie, des bijoux issus des collections de la comtesse Mona Bismarck, du roi Umberto II, de la maison ducale de Bavière ou encore de la famille Thurn und Taxis.
Un rare collier de diamants du XVIIIe
Ce collier datant du XVIIIe siècle composé de 500 diamants issus des mines de Golconde en Inde est composé de trois rangées de diamants terminées par deux pampilles à chaque extrémité. Provenant d’une collection privée, il est estimé entre 1,8 et 2,8 millions de dollars. (Voir l’article complet sur le collier)
Très peu de bijoux du XVIIIe siècle ont survécu. Au fil des évolutions de la mode, ils étaient fréquemment démontés, leurs pierres précieuses réutilisées et adaptées à de nouveaux designs. La préservation de ce collier est donc un véritable miracle, d’autant plus qu’il est orné de près de 500 diamants d’un poids total d’environ 300 carats, une fortune que seuls la royauté et les membres les plus riches de la noblesse pouvaient se permettre à l’époque. La période de fabrication de ce bijou suggère que les diamants proviennent probablement d’Inde, des célèbres mines de Golconde.
Il a constitué la pièce maîtresse de la collection des Paget, marquis d’Anglesey. Au XXe siècle, il fut porté lors des couronnements du roi George VI et de la reine Elizabeth II. Sir Cecil Beaton photographia le collier Anglesey, ainsi appelé à l’époque, porté de manière décontractée par Marjorie Paget, marquise d’Anglesey, dans les années 1930. Dans son journal, l’homme politique conservateur britannique, auteur et personnalité de la haute société, Sir Henry “Chips” Channon, évoque une partie du tristement célèbre collier de la reine Marie-Antoinette, qu’il attribue aux ducs de Sutherland. Il note : “Au moins deux rangs de ce collier sont encore présents, le reste, selon la légende, ayant été détruit avant la Révolution française, mais je crois que les glands Anglesey, que Marjorie porte parfois, en font partie.”
Malheureusement, il n’existe aucun détail sur la manière dont le négligé est entré en possession de la famille Anglesey. Toutefois, il est avéré qu’il a survécu aux célèbres ventes aux enchères d’Anglesey, organisées après la faillite du cinquième marquis en 1904. Ce dernier, surnommé le « marquis dansant », avait dépensé l’essentiel de sa fortune en bijoux, vêtements extravagants et productions théâtrales spectaculaires. Seuls les bijoux et les portraits familiaux furent sauvés.
Le trésor d'un tsar : Ferdinand de Bulgarie
Le 5 octobre 1908, le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg et Gotha, qui était devenu prince souverain de Bulgarie en 1887, fut proclamé tsar. Après 480 ans de domination ottomane, la Bulgarie acquérait enfin son indépendance totale.
Le nouveau tsar menait une vie relativement modeste, bien éloignée de celle de ses cousins royaux : l’empereur François-Joseph d’Autriche à Vienne, le roi Édouard VII d’Angleterre à Londres ou le roi Alphonse XIII d’Espagne à Madrid. Toutefois, dans un domaine très particulier, Ferdinand de Bulgarie pouvait rivaliser avec toutes les têtes couronnées d’Europe : les bijoux. Il était un collectionneur passionné. Bien que la Bulgarie ne fût pas un pays particulièrement riche à l’époque, le prince Ferdinand et sa famille disposaient d’une grande fortune qui leur permettait de satisfaire leur passion pour les bijoux.
Bijoux de la Maison ducale de Bavière
La collection retrace l’histoire de la famille royale bavaroise tout au long du XIXe et du début du XXe siècle, avec des pièces provenant de tous les grands personnages royaux de l’époque, y compris les reines Thérèse et Marie de Bavière, le roi Louis II de Bavière, le roi Otto de Grèce, le prince régent Luitpold, et Carl Theodor. Le cœur de la collection est constitué de souvenirs familiaux de la lignée principale, hérités par la princesse Helmtrud de Bavière (1886-1977), septième fille du dernier roi bavarois Ludwig III. Parmi les pièces notables figurent un joli collier de turquoises et de perles, ainsi qu’un diadème composé d’épis de blé en diamant du début du XIXe siècle.